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Innovation vs réalité, les 3 freins à dépasser

Dans le secteur du packaging de luxe, l’innovation s’est accélérée indubitablement ces dernières années.
09 juin 2020
3 minutes
conception d'une boite

La véritable révolution : le passage à des packagings éco-conçus, grâce, notamment, à de nouveaux matériaux moins impactants pour l’environnement, pour des produits 100% responsables.. Pourtant, cette volonté d’innovation se heurte souvent à certains freins, qui ne demandent qu’à être dépassés… 

Le coût de l’innovation à l’épreuve des budgets

Dans le secteur du packaging de luxe, innover a un coût. Développer de nouvelles matières demande une machinerie spécifique avec des frais d’outillage importants, notamment les frais de moule. Ainsi, le prix de revient du produit à l’unité augmente.

Un exemple parlant : pour un même volume de produits, les frais d’outillage d’un insert en plastique reviennent à 100 dollars contre 2 000 dollars pour un insert fait à partir de pâte de canne à sucre. Autre exemple, le coût d’un sac avec lamination en bioplastique PLA (acide polylactique) biodégradable double par rapport à un sac avec pelliculage plastique non recyclable.
Résultat: 90% des clients du packaging de luxe ne pourraient s’offrir cette alternative éco-responsable.

“ Aujourd’hui, le coût est le plus gros frein dans cette mouvance écologique. Ce sont d’ailleurs principalement les grands noms du luxe qui donnent l’impulsion dans l’innovation. Mais la bonne nouvelle, c’est que si le résultat fait mouche, les concurrents de ces grandes maisons décideront de la développer, la rendant de facto progressivement moins chère, plus accessible aux plus petits budgets. » estime Romain Lacombe, Directeur Commercial Parcome Paris.

Autre point positif : des solutions alternatives et plus accessibles financièrement existent, pour un packaging durable. « Chez Parcome, nous développons depuis plusieurs années des emballages faits de papier FSC issu de forêts éco-gérées. L’augmentation de prix est de 5% seulement et les marques peuvent obtenir un packaging 100% responsable sur lequel communiquer » explique Matthieu Pierret, Responsable achat à Parcome Paris.

Une solution intermédiaire pour les entreprises à plus petits budgets serait donc de revenir aux basiques du développement durable : des matériaux recyclés et recyclables, plus traditionnels, mais propres, éco-responsables et plus accessibles financièrement.

Des packagings innovants, responsables… et fonctionnels ?

Si certains matériaux innovants répondent à la tendance d’un retour au naturel et de l’éco-responsabilité, reste à passer la phase éliminatoire du drop test (test de résistance). Car le but est de remplir avec brio la fonction première du packaging : protéger le produit tout en étant manipulable, pliable et imprimable, pour s’adapter au design de l’emballage.

« Le but est d’arrêter le plastique bien sûr, mais ce matériau a historiquement une utilité : sa solidité et son rôle protecteur. Aujourd’hui, un sac 100% sustainable, fait en papier non pelliculé, est plus fragile et peut se déchirer. Des inserts en papier plutôt qu’en plastique sont moins résistants donc moins efficaces pour protéger le produit. Mais la recherche se développe et les progrès sont rapides ! Nous sommes sur la bonne voie » rassure Romain Lacombe.

En effet, le bioplastique PLA encore trop dense il y a quelques années pour atteindre les propriétés du plastique dans le domaine du packaging, est aujourd’hui plus léger, plus maniable et donc parfait pour les emballages de luxe.

Quand l’esthétique se frotte à l’idéal du développement durable

Dernier critère et non des moindres, surtout dans l’industrie du luxe, l’esthétique de l’emballage.
Le packaging éco-responsable souffre encore d’une image négative. Ainsi, un papier recyclé n’aura pas tout à fait la même blancheur et sera moins lisse que du papier classique. De même, les fenêtres permettant au packaging de dévoiler le produit perdent en transparence lorsque l’on remplace le plastique par son substitut écologique, le plastique RPET. L’attache en papier dégage une image moins luxueuse que les classiques rubans de satin ou de coton…
En d’autres termes, l’industrie du luxe souffre aujourd’hui d’un dilemme : elle veut innover dans une stratégie de développement durable, tout en conservant ses attributs traditionnels d’esthétisme et de fonctionnalité.

Pourtant, les marques semblent aujourd’hui, grâce au green marketing qu’elles mettent en place et à l’accueil favorable et croissant des clients, sur la voie du compromis. Restons positifs : l’engouement général pour plus d’éco-conception est tel que le changement promet de s’opérer rapidement. 
 

Écrit par
Romain LACOMBE
Directeur Commercial
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